Les Yeux brûlés + Pierre Schoendoerffer la peine des hommes
Mardi 17 juin 2025 à 19h30 – Rencontre avec le cinéaste Laurent Roth Le Cratère consacre deux soirées au cinéaste Laurent Roth en sa compagnie.

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juin 2025
- mardi 17 19 h 30 min – 20 h 28 min
Modération de Maxime Lachaud, cinéaste, écrivain et critique
Les Yeux brûlés
0h 58min | Documentaire De Laurent Roth Mireille Perrier, Raymond Depardon, Pierre Schoendoerffer
Synopsis
Une jeune femme vient chercher à l’aéroport de Roissy une cantine militaire qui lui est retournée. Il s’agit des effets et clichés de Jean Péraud, reporter photographe disparu à Dien Bien Phu le 8 mai 1954. Bientôt, la discussion s’engage entre la jeune femme et les anciens compagnons de presse de Péraud qui sont présents. À travers les souvenirs et récits qu’elle suscite, ressurgissent les questions toujours actuelles sur ce qui fait l’image de guerre : le reporter est-il témoin ou combattant ? Se protège-t-il des effets de la guerre en la filmant ou bien au contraire prend-il plus de risques pour rendre son témoignage ? Peut-on parler d’art devant cette image faite face à la mort ?
Pierre Schoendoerffer, la peine des hommes
Réalisé par Laurent Roth • Écrit par Laurent Roth
France • 2018 • 58 minutes • Couleur et Noir & Blanc
Dans Les Yeux brûlés, tourné en 1986, Laurent Roth révélait l’aventure humaine de six anciens reporters de guerre conversant avec l’actrice Mireille Perrier, venue « récupérer » à l’aéroport de Roissy la cantine militaire de Jean Péraud, photographe disparu dans le bourbier indochinois et frère d’armes de Pierre Schoendoerffer, qui a filmé ce lieu où « les femmes ont donné les noms des collines sur lesquelles des soldats ont versé leur sang ». L’agonie de Diên Biên Phu, poursuit Roth dans Pierre Schoendoerffer, la peine des hommes, « fut un long chapelet de noms féminins ». L’on ne sait si, inconsciemment, le cinéaste questionné par Perrier, avait cela en tête, en s’adressant à elle avec distance, voire une hostilité à peine voilée. Dans ce qu’il nomme un « document », Roth remet en scène l’intégralité des rushs sonores enregistrés avec le réalisateur de la 317e Section avec des images travaillées au ralenti – quand elles étaient manquantes – et synchrones. Et l’objet qui en surgit tient d’une stase – au sens physiologique – qui vient questionner l’art viril de la guerre comme sa part d’ombre, incommunicable.
(Emmanuel Chicon – Visions du Réel)