Le SCARE exprime la plus ferme opposition à la proposition concernant les films recommandés
Art & Essai du premier train de mesure du CNC consécutives des réunions des Assises,
suites du Rapport Bonnell
Les réunions des Assises organisées suite au rapport Bonnell * ont donné lieu à un premier train de mesures inattendues proposées par le CNC et relayées dans la presse.
Le SCARE exprime la plus ferme opposition à la proposition concernant la diffusion art et essai : réduire le poids des films Art & Essai les plus exposés dans le pourcentage des séances « art et essai » qu’une salle doit réaliser pour pouvoir être classée.
Cette mesure est présentée comme un moyen d’améliorer les conditions de sortie des films fragiles.
Or il est évident qu’elle ne pourra y contribuer en aucune façon et risque au contraire d’avoir un effet totalement inverse, ainsi que le pense l’ensemble de l’exploitation.
Il n’apparaît pas inutile dans ces conditions de rappeler des données évidentes sur le fonctionnement de l’exploitation Art & Essai. Elle repose sur un équilibre économique fragile : la programmation de films d’auteurs plus reconnus permet l’exposition de films plus fragiles. Diminuer le poids des films d’auteurs plus largement exposés pour le classement Art & Essai fragiliserait l’économie des salles qui ne seraient plus en mesure de prendre des risques sur les films moins exposés. Par contre, cela pourrait conduire certains distributeurs à ne plus fournir les salles Art & Essai en films Art & Essai plus reconnus. De même, une telle mesure reviendrait à renoncer à l’aménagement cinématographique du territoire en profondeur, en supprimant l’aspect incitatif du classement en faveur de l’Art & Essai pour les cinémas de petites villes qui pourraient se contenter de programmer des films grand public.
Le SCARE souhaite que le poids des films plus fragiles soit certes augmenté dans le calcul du classement Art & Essai, mais certainement pas au détriment des films plus porteurs. De plus une augmentation de points ne pourra être bénéfique que si elle s’accompagne d’un meilleur éclairage à même d’attirer le public vers ces films.
Le conseil d’administration du SCARE
* Le SCARE ne participe pas à ces réunions. Le CNC a fait savoir qu’il était représenté par la FNCF à laquelle il appartient. L’exploitation est également représentée par l’AFCAE et le GNCR. Il est satisfaisant de constater que l’ensemble de l’exploitation s’accorde sur de nombreux sujets lors de ces réunions.